Grâce métallique
C’est une contrée qui clique, au son des horloges, qui chante, au son des boîtes à musique. C’est une froide contrée, là-haut, qui cache des trésors. La renommée de François Junod n’est plus à faire, les plus célèbres maisons de luxe et les grands collectionneurs le courtisent, et pourtant, l’homme a une chaleur et une simplicité qui feraient rougir les plus orgueilleux. On s’étonne de son atelier, couvert jusqu’au plafond d’innombrables éléments de nature disparate servant à composer ses machines poétiques. Créatures métalliques, animées, mélodieuses, qui concrétisent le jour les songes nocturnes de M. Junod. « Toutes sortent de mes rêves » dit-il, et ses mains, magiques, accompagnent la confidence avec un geste de jaillissement. Puis nous avons mangé avec lui, sur un babyfoot, pourquoi pas, entourées de carillons, d’une harpe, de chevaux et même d’un ventilateur fleuri. Un moment de grâce.